NOTRE - DAME   de CHÂTEL - MONTAGNE
Eglise romane du 12e siècle   Allier (03)
  
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Châtel-Montagne :
La  nef

 
→  voir toutes les dimensions du monument.  ←   - Longueur totale de l'église : 41 mètres. Hauteur du clocher actuel : 20 mètres. (le clocher était surmonté d'une flèche de 13,60 m avant la Révolution).
  - Hauteur intérieure de la nef : 12,60 mètres, des collatéraux :8 mètres, du choeur : 12 mètres.
  - Longueur de la nef : 21,5 mètres, du transept : 4 mètres, du chœur : 8 mètres.

  - L'église de Châtel-Montagne est donc dans la moyenne des cinq églises auvergnates dites majeures de la région de Clermont-Ferrand, auxquelles elle a parfois été comparée ou associée. Ses mensurations sont assez proches de celles de Saint-Nectaire.

Construire une nef tout en hauteur (12,60 m sous la voûte) sans pouvoir élargir sa base (4,50 m.) cré un édifice élancé, majestueux, mais fragile.
Le maître d’œuvre à osé le faire grâce aux fausses tribunes qui permettent un renforcement latéral resté efficace depuis dix siècle, ainsi qu'au contrebutement longitudinal de la nef par la masse du remarquable massif ouest.

C'est en-cela que réside l'intérêt majeur de l'église et le savoir-faire technique et esthétique du maître d’œuvre.

ASPECT INTÉRIEUR DE LA NEF



la nefLa nef

La nef est divisée en quatre travées scandées par les piliers et les colonnes engagées qui montent jusqu'aux chapiteaux supportant les arc doubleaux de la voûte en plein cintre. (Au dessus du niveau des fausses tribunes, la présence d'un dosseret peu saillant supportant les colonnes engagées donne l'illusion que le pilier tout entier se prolonge jusqu'à la voûte et renforce l'impression de verticalité).

Les piliers de la nef sont carrés et flanqués sur chaque face d'une colonne engagée ronde, de type auvergnat supportant un chapiteau.   (Colonne engagée) Colonne engagées


Latéralement la nef est flanquée de bas côtés surmontés d'un étage de fausses tribunes.



Trois étages d'arcades limitent latéralement la nef : la nefLa nef pilier de la nefPilier de la nef
du bas coté sud.


* En bas, dans chaque travée une grande arcade en plein cintre, fourrées, tendue de pilier à pilier ouvre sur le bas-coté. (note)Illusion! En réalité l'arc est surélevé dans sa partie basse, surbaissé dans sa partie haute donnant, par effet d'optique, l'impression d'un plein-cintre harmonieux.

* Au-dessus, une rangée de trois ouvertures en plein cintre, séparées par des piliers carrés sans décoration, s'ouvre sur le vide du collatéral: "les fausses tribunes".

Ces ouvertures sont de type bourguignon. (note)Les baies des fausses tribunes semblent inspirées de celles du transept d'Issoire, ou indirectement de certaines églises carolingiennes, comme celles de Germigny-les-Prés et Saint-Généroux.



3 niveaux d'arcaturesTrois niveaux d'arcatures * Enfin, à la partie haute de chaque travée, une fenêtre flanquée de part et d'autre d'une arcature aveugle, situées immédiatement sous le départ de la voûte. Trois marches ébrasent le bas de la fenêtre.

Une rangée de billettes typiquement auvergnates s'étire entre les arcatures et les fenêtres(Bilettes) 3 niveaux d'arcatures (note)Les moines ce Cluny avaient une particulière vénération pour la Sainte Trinité et, symboliqument, eemployait souvent des ensembles de trois éléments semblables(triplets).


arcs doubleaux de la voûteArcs doubleaux de la voûte
La voûte en berceau de la nef renforcée par ses arc doubleaux, (en plein cintre, à bords droits et arrêtes vives sans décoration, comme tous les arcs de l'église - est de type bourguignon.

nef et tribuneNef et tribune

A l'est, la croisée du transept prolonge la nef dont elle en est séparée par un arc en ogive (d'usage courant en architecture romane).



A l'ouest, la nef est limitée dans sa partie basse par ce qui subsiste de la façade primitive (une fenêtre murée restant visible dans le bas-côté sud), sa partie haute se continuant sans discontinuité avec la tribune, étage haut du massif ouest.




ASPECT EXTÉRIEUR DE LA NEF


façade sud de la nefFaçade sud de la nef
Détail photo Ch.Miraux

En hauteur, on distingue deux étages:

* L'étage inférieur percé de fenêtres éclairant les bas-côtés. Il correspond intérieurement au bas côté surmonté des fausses tribunes. Des contreforts marquent extérieurement la division en quatre travées. Entre les contreforts, une rangée de billettes court horizontalement sur la façade en contournant l'arc des fenêtres.

* Á l'étage supérieur, on retrouve comme à l'intérieur, une rangée d'arcatures à arcs en plein cintre. Dans chaque travée que scande un contrefort, une fenêtre est flanquée de deux arcatures aveugles très légèrement plus basses, l'arc retombant sur de simples pilastres, sans aucun ornement.

Nef et bas-côtés sont couverts par des toitures distinctes, en tuiles "romaines". Les entablements des toitures reposent sur de classiques modillons à rouleaux, qui sont loin d'être exclusifs aux architectures auvergnates et dont une grande partie a été restaurée.

ModillonModillon
à face humaine

Un pignon dépassant les toitures sépare la nef et les collatéraux du massif ouest.

A noter, deux modillons à face humaine, anciens, situés presque au-dessus du porche sud.
C'est, avec le cordon de billettes, horizontal contournant l'arc des ouvertures en s'interrompant au niveau des contreforts, la seule décoration des façades latérales.


DÉTAILS CHRONOLOGIQUES

façade nord de la nefFaçade nord de la nef

* Sur la façade sud, on distingue nettement, à leurs taille et aspect, les assises inférieures datant de l'église primitive, puis plus haut, au dessus du cintre des fenêtres les quelques assises de pierres correspondant au rehaussement effectué au 12e siècle, enfin, juste sous la toiture une ou deux assises datant du XIXe siècle.

* Sur la façade nord, les importants travaux de restauration du XIXe siècle réalisés avec une pierre plus claire, sont évidents. Ils tranchent avec les assises anciennes (datant du 11e siècle) restées en place de manière décroissante depuis l'ouverture percée au niveau de la première travée, et limitée à la partie basse de la troisie travée. (note)Une étude photogramétriquea été menée en 2019 par le Service d’archéologie préventive du département de l’Allier pour confirmer cet aspect, sans pouvoir mieux préciser les datations(Franck Chaléat, « Châtel-Montagne (Allier). Église Notre-Dame », Archéologie médiévale, 50 | 2020, 250-252.).  


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Amicale Châteloise pour l'Eglise Romane (A.C.E.R.) - Association Loi de 1901
Serge Seliverstoff 1998 - Révision 2023                  03250 - Châtel-Montagne