- La construction de la nef est plutôt bourguignonne, par la composition générale et les proportions, la mise en œuvre des matériaux, l'absence de polychromie, d'arcs en mitre (→note)"Marcel Aubert congrès d'Archéologie 1938), même si les collatéraux et le plan carré des piliers de la nef sont auvergnats:
Ouvertures des fausses tribunes
Sont donc d'influence bourguignonne :
- L'éclairage par un troisième niveau, sous la voûte.
- Les pilastres formant dossier pour les colonnes engagées de la nef.
- Les arcs doubleaux de la nef
Et d'origine plus spécifiquement Clunisienne :
- les ouvertures regroupées par trois au-dessus des grandes arcade, et sur la façade
ainsi que des piles quadrangulaires complètement frustes, sans décoration des ouvertures des fausses tribunes.
- les arcs brisés d'entrée et de sortie de la croisée du transept empruntés à l'Espagne.
- Le clocher de style fortement maturé de bourguignon,
- le rez-de-chaussée du porche ouest s'ouvrant sur l'extérieur.
- - Le berceau en plein cintre couvrant la nef et le transept, alors que les voûtes des bas-côtés sont en quart de cercle.
- les piles de la nef constituées d'un noyau carré (cantonné de quatre colonnes encastrée)
- Les antéfixes cruciformes, à la croix épatée et rayonnante scandant les différents segments de l'édifice au niveau de la toiture. Mais les restaurateurs du 19e siècle en sont peut-être responsables
- Les modillons "à copeaux", dont un grand nombre restauré, et les quatre modillons anciens à face humaine.
- Un unique cordon de billettes comme unique décoration, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
- Uniquement quatre chapelles rayonnantes et leurs toitures étagées.
- Les colonnes jumelées aux entrées du déambulatoire.
- Le "bahut" courant le long du mur du déambulatoire et supportant les piliers.
- le nombre pair de colonnes à fût cylindrique placées en séparation entre le déambulatoire et le rond point du chœur.
Le porche et sa tribune rappellent des dispositions auvergnates et bourguignonnes dans le plan comme dans le système de voûtement.
Les églises clunisiennes avaient souvent des porches importants qui servaient à l’accueil. (Bouillot)
Rangée de billettes sur la façade.
L
Modillon (ancien)
Elle est pratiquement inexistante :
* Rangées de billettes courant horizontalement sur la façade sud et passant en sourcil au dessus des fenêtres, ainsi que de l'ouverture centrale de la façade ouest, et également sous les fenêtres hautes de la nef d'origine auvergnate.
* modillons à copeaux, image de la pièce de bois sortant de chez le menuisier, pièce qui aurait été rabotée de part et d’autre en laissant l’enroulement des copeaux enlevés. Il s’agit d’un décors d’inspiration orientale et typiquement auvergnat. De nombreux modillons ont été entièrement refaits lors de la restauration.
* Boudins verticaux aux angles du clocher d'origine bourguignonne.
Billettes (restaurées)
Tous les arcs et arcades sont à arêtes vives et nus, sans décoration ni moulure.
La fusion d'éléments auvergnats et bourguignons recomposés en un ensemble cohérent et original, d'une grande qualité plastique, caractérisent l'architecte qui a construit les parties hautes de la nef et le massif occidental de Châtel-Montagne. Peut-être s'est-il inspiré de Paray-le-Monial et d'Issoire.