NOTRE - DAME   de CHÂTEL - MONTAGNE
Église romane du 12e siècle   Allier (03)
  
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Châtel-Montagne :
Influences et styles

  
Située à la jonction de l'Auvergne et de la Bourgogne, proche du Berry, construite par des moines de Cluny, alors que Châtel dépendait de l'Auvergne, l'église de Châtel-Montagne porte dans sa construction l'empreinte de ces diverse influences.
Dans l'ensemble nef et chœur sont de facture auvergnate alors que le clocher est de type bourguignon.
Par contre le massif Ouest, et en particulier sa façade de facture unique, n'appartiennent qu'à Châtel-Montagne.

A) La nef dans son ensemble est essentiellement bourguignonne

,


- La construction de la nef est plutôt bourguignonne, par la composition générale et les proportions, la mise en œuvre des matériaux, l'absence de polychromie, d'arcs en mitre (note)"Marcel Aubert congrès d'Archéologie 1938), même si les collatéraux et le plan carré des piliers de la nef sont auvergnats:

ouverturesOuvertures des fausses tribunes Sont donc d'influence bourguignonne :
- L'éclairage par un troisième niveau, sous la voûte.
- Les pilastres formant dossier pour les colonnes engagées de la nef.
- Les arcs doubleaux de la nef

Et d'origine plus spécifiquement Clunisienne :
- les ouvertures regroupées par trois au-dessus des grandes arcade, et sur la façade
ainsi que des piles quadrangulaires complètement frustes, sans décoration
des ouvertures des fausses tribunes.
- les arcs brisés d'entrée et de sortie de la croisée du transept empruntés à l'Espagne.
- Le clocher de style fortement maturé de bourguignon,
- le rez-de-chaussée du porche ouest s'ouvrant sur l'extérieur.

B) Relèvent donc d'une influence auvergnate :


- - Le berceau en plein cintre couvrant la nef et le transept, alors que les voûtes des bas-côtés sont en quart de cercle.
- les piles de la nef constituées d'un noyau carré (cantonné de quatre colonnes encastrée)
- Les antéfixes cruciformes, à la croix épatée et rayonnante scandant les différents segments de l'édifice au niveau de la toiture. Mais les restaurateurs du 19e siècle en sont peut-être responsables
- Les modillons "à copeaux", dont un grand nombre restauré, et les quatre modillons anciens à face humaine.
- Un unique cordon de billettes comme unique décoration, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.


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- Le chevet est un parfait petit chef-d’œuvre de l'école auvergnate.

- Uniquement quatre chapelles rayonnantes et leurs toitures étagées.
- Les colonnes jumelées aux entrées du déambulatoire.
- Le "bahut" courant le long du mur du déambulatoire et supportant les piliers.
- le nombre pair de colonnes à fût cylindrique placées en séparation entre le déambulatoire et le rond point du chœur.

Le porche et sa tribune rappellent des dispositions auvergnates et bourguignonnes dans le plan comme dans le système de voûtement.
Les églises clunisiennes avaient souvent des porches importants qui servaient à l’accueil. (Bouillot)

Les fausses tribunes:

bilettes sur la façadeRangée de billettes sur la façade.

Les fausses tribunes de la nef, n'ont été utilisées que dans six édifices anciens répartis en Europe romane. Cependant, il est probable que ce sont les fausses tribunes utilisées dans les transepts d'églises romanes de différentes régions et en particulier en Auvergne, qui ont inspiré et fait réinventer cette rareté architecturale.

La décoration:


Modillon à tête humaineModillon (ancien) Elle est pratiquement inexistante :

* Rangées de billettes courant horizontalement sur la façade sud et passant en sourcil au dessus des fenêtres, ainsi que de l'ouverture centrale de la façade ouest, et également sous les fenêtres hautes de la nef d'origine auvergnate.

* modillons à copeaux, image de la pièce de bois sortant de chez le menuisier, pièce qui aurait été rabotée de part et d’autre en laissant l’enroulement des copeaux enlevés. Il s’agit d’un décors d’inspiration orientale et typiquement auvergnat. De nombreux modillons ont été entièrement refaits lors de la restauration.

* Boudins verticaux aux angles du clocher d'origine bourguignonne.

BillettesBillettes (restaurées) Tous les arcs et arcades sont à arêtes vives et nus, sans décoration ni moulure.


La fusion d'éléments auvergnats et bourguignons recomposés en un ensemble cohérent et original, d'une grande qualité plastique, caractérisent l'architecte qui a construit les parties hautes de la nef et le massif occidental de Châtel-Montagne. Peut-être s'est-il inspiré de Paray-le-Monial et d'Issoire.


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Amicale Châteloise pour l'Eglise Romane (A.C.E.R.) - Association Loi de 1901
Serge Seliverstoff 1998 - Révision 2023                  03250 - Châtel-Montagne