Orant bénissant.
Á Châtel-Montagne, les sujets auvergnats habituels du singe, de l'âne, du vice, de la "gloire" Christique sont présents mais ils semblent posséder une signification particulière :
ce n'est probablement pas un hasard s'ils sont tous réunis et que, simultanément, le singe ne soit pas entravé, que l'âne s'humilie et se repente, que Marie-Madeleine soit déjà repentie, qu'un simple mortel sans auréole appelle au salut et bénisse (et non le Christ nimbé de sa gloire)?
On connaît les liens multiples unissant la famille de Centarben/Châtel-Montagne à la famille de Semur en général, et de manière plus précise à la personne d'Hugues de Semur - abbé de Cluny. On connaît également l’adhésion massive (jusqu'à la ruine financière) des Châtel-Montagne à l’élan réformateur de l'abbé Hugues. Enfin, il est certain qu'un moine clunisien dirigeait les travaux de construction de la nouvelle église de Châtel-Montagne,(→note)moine qui a su avoir des responsabilités dans la première phase de construction de Cluny, commencée en 1088, et connaissant les subtilité de l'iconographie clunisienne, inspirée par les ouvrages de Jean Scot l'Hérigène.
qui a pu orienter le travail des sculpteurs de chapiteaux. Ignorant ttout de ce moine constructeur, on pourrait même imaginer que ce soit un membre (→note)Dominique Bonnet Saint-Georges.(Dans htpps/// www.semanticscholar.org/author/Dominique-Bonnet-Saint-Georges/1518733557 ) « L'examen du chapiteau du pèche originel, conserve au musée du Farinier de Cluny, fait apparaître un certain nombre de particularités iconographiques que l'on peut mettre en relation avec la pensée et l'œuvre de Jean Scot. La présence du Périphyseon et d'autres œuvres de l'Erigène dans la bibliothèque de l'abbaye, à l'époque même de la construction de l'église abbatiale, a été démontrée. Les liens étroits que l'on peut établir entre le texte et la sculpture témoignent de l'influence du néoplatonisme chrétien sur la spiritualité clunisienne sous l'abbatial d'Hugues de Semur, influence déjà relevée par plusieurs chercheurs… »
Personnages entrelacés.
Rappelons que la bibliothèque de l'abbaye de Cluny possédait de nombreux ouvrages de saint Ambroise et de Jean Scot l'Hérigène (→note) Cité par Dominique Bonnet Saint-Georges : " Veronika von Büren [(« Ambroise de Milan dans la bibliothèque de Cluny », Scriptorium 47, 1993,) la « place à part que Cluny semble avoir occupé dans la transmission des œuvres ambrosiennes » et a montré l’importance accordée à l’œuvre de saint Ambroise dans la bibliothèque de Cluny, à l’époque de la construction de la grande église de saint Hugues, et l’étude des chapiteaux du chœur a mis en évidence son influence sur l’iconographie clunisienne. dont les enseignements étaient à la base de l'élan réformateur monachique de l'abbé Hugues :
Ainsi l'église de Châtel-Montagne rappellera sur ses murs la mystique réformatrice Clunisienne aux moines desservant ce nouveau prieuré et à toute personne au courant de la doctrine de Scot l'Hérigène et fera de ce lieu une filiale proche et fidèle de Cluny.
Ces chapiteaux n'ont ils pas été placés là pour rappeler la voie du monachisme réformateur Clunisien ?
Ces quelques interprétation proposées ne sont pas des certitudes à prendre au pied de la lettre.Ce ne sont que des approches proposées cherchant à retrouver l'esprit du 12e siècle, mais qui semblent assez justifiées par leurs convergences sous des facettes différentes, vers ce thème Clunisien de notre implication active dans le Salut - le notre et celui du monde.
Á voir
(Se munir d'une lampe de poche suffisamment puissante)
Chapiteaux 2, 3, 4, 5, 6, 7, 10 et 27
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Lions acculés.
Taillés dans un granit à gros grains interdisant toute finesse des détails, ces sculptures ont été traités à torts de "primitives" ou de "grossières" (→note) Il en a été de même pour des chapiteaux du Limousin taillés dans le granit.
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Réduites à l'essentiel, ils témoignent, au contraire, d'un sens développé du raccourci et du symbole, aussi chargées de signification que maints chapiteaux historiés.
Comme souvent,
Frise animale.
L
Plusieurs chapiteaux ont été mutilés à la révolution, ou plus tard, par le zèle puritain d'un maire du 19e siècle. (→note) Principalement le chapiteau 27 ainsi que 3. Probablement 35, peut être 31 ,40, 44, 45, 51, 66 et 68 .
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A Châtel-Montagne, dans la nef, le tailloir de tous les chapiteaux d'origine et surtout la bases de colonnes s'inspirent d'un même modèle unique.
Par contre, au niveau du clocher, du chœur ou du rond-point les bases de colonnes s'inspirent de modèles différents et les chapiteaux offrent plus de variations.(→voir)
Ceci correspond aux différentes campagnes de travaux séparée par des intervalles relativement longs.
→ Voir : Quelques généralités sur les chapiteaux romans ←