Face ouest du 3e pilier sud de la nef.
Aux deux angles du chapiteau et tournés l'un vers l'autre, un homme en buste, barbu (souvent signe de sagesse), sonne de la corne.
Sur chaque face latérale, un homme de même taille, placé derrière le sonneur, lui agrippe le bras, ce qui serait un signe d'accompagnement ou de soutient de la part de l'entourage.
On ne connaît pas de signification symbolique scripturaire pour la trompe ou la corne. Il s'agit à l'évidence de l'Appel.
Ce ne sont pas les deux anges du Jugement Dernier, même si les trompes sont évocatrices. La présence des deux personnages latéraux tenant les sonneurs par le coude indique que la communauté entière participe ou se joint à l'appel.
On peut découvrir une signification à plusieurs niveaux.
D'une part :
- toute la communauté ecclésiale nous appelle à la prière.
- et ce faisant, elle nous rappelle l'inexorabilité future du Jugement Dernier (avec ses trompettes...) et la présence de la communauté pour nous y préparer dès aujourd'hui avec son aide et en son sein.
D'autre part :
- pendant que toute la communauté souffle pour nous appeler à la prière, l'esprit créateur de Dieu souffle sur le monde (et sur chaque membre de la communauté). (→note) On peut lire dans la Genèse : « Dieu façonna l’homme du limon de la terre et souffla sur son visage un souffle de vie », et dans le Psaume 104 : « Tu envoies ton souffle, ils sont créés,tu renouvelles la face de la terre. » (Copié de :"D. Bonnet Saint-Georges -Proposition de lecture des chapiteaux de Cluny 7. Des personnages dans les angles - La Tribune de l'Art chapiteau des 4 vents".)
Ce double appel n'est pas pour la pénitence mais pour une grande fête, car il est écrit dans le Psautier (cela s'adressait aux juifs) : « sonnez la trompette au début du mois, au jour de votre fête solennelle » (→note) - Psaume LXXXI, 4.