Face est du 1er pilier nord de la nef.
Deux lions sont acculés au milieu de la face principale de la corbeille et affrontés sur l'angle avec un lion situé sur chaque retour latéral.
Il s'agit d'un motif classique inspiré des miniatures ou des tissus perses. (→note)L'origine de ces "lions" se trouve dans la statuaire mésopotamienne montrant des "lions" ou des griffons gardiens de l'entrée du "paradis", demeure des dieux.
Outre leur rôle décoratif, ils rappellent - comme tous les animaux représentés - que la "création entière loue le Seigneur" et en particulier les animaux car ils sont purs de tout péché.
Trois pommes de pin figurent sur le chapiteau : Elles symbolisent la vie et le renouveau ou les figures de la Ttrinité.
Elles auraient été parfois utilisées pour marquer les lieux d'accueil sur la route de Compostelle.
Dans l'Ancien Testament, les rois sont comparés au lion. Emblème de la tribu de Juda, il est associé au Christ et son rugissement à la parole divine.
TDans les bestiaires, le lion est investi de trois « natures » qui lui donnent une dimension christique :
- poursuivi par les chasseurs, il efface ses traces avec sa queue ; de même le Christ, « notre lion céleste de la lignée de Juda,..., dissimula aux intelligences humaines les traces de sa nature divine »
- Le lion dort les yeux ouverts, comme Jésus dormit sur la croix tandis que veillait sa nature divine.
- Enfin, par son souffle et ses rugissements, il donne vie à ses petits trois jours après qu’ils soient mort-nés ; de même Dieu le Père ressuscite son Fils au troisie jour.
Quatre autres chapiteaux représentant des lions sont situés dans le chevet de l'église. Ils sont tous différents.
Les deux plus petits (60 et 64) n'ont que deux faces apparentes occupées chacune par un seul lion affronté sur l'angle et ne comportent pas de pomme de pin.
Dans la rotonde du chœur, le chapiteau 35, illustré sur ses quatre faces est d'un dessin très proche du chapiteau de la nef (21). Il est martelé sur la moitié supérieure de ses quatre arrêtes
Cette dégradation pourrait-elle dater des aménagements liés à l'entrepôt de salpêtre pendant la période révolutionnaire ?
Ou bien, l'affrontement poitrail contre poitrail a-t-il été considéré comme trop lascif pour être admis dans le chœur par les puritains du 19e siècle ? Alors que cette même représentation restait admissible dans la nef et le déambulatoire ?