Deuxieme chapiteaux (nord) de la rotonde du chœur.
Lions, agneaux ou éléphants ?
Trois quadrupèdes occupent toute la largeur des faces sud, est et ouest du chapiteau.
Leur espèce et difficile à préciser : si celui de la face sud possède une tête indéniable de "tigre", cela reste probable mais moins certain pour celui de la face nord.
L' animal de la face est possède une tête de porcin (tournée vers le sud) et une extrémité caudale volumineuse atypique.
Enfin, les queues des animaux sud et nord sont traitées en volumineux panache se rejoignant et occupant toute la face est, sculptées de manière à ressembler des têtes affrontées de pélicans ou d'éléphants : maladresse ou volonté délibéré ?(→voir)
Á noter que ce chapiteaux est érodé ou martelé aux angles ce qui gène la lecture. Par ailleurs, surplombant la frise animal, la partie haute de la corbeille s'orne d'un décors végétal à base de tiges se terminant en enroulement sur les angles et qui semble plus récente que la frise animale occupant la partie basse : quelle a été l'intervention des restaurateurs du 19e siècle ?
L'épannelage de ce chapiteau correspond bien au gabarit des autres chapiteaux du rond-point du chœur, mais est-il resté à son emplacement d'origine ? (Tant les interventions des restaurateurs sur les chapiteaux ont été importantes- et non documentées.)
On ne peut que se perdre en conjectures, car la description et la reconnaissance des animaux représentés sont plus qu'incertaines. Il est certain qu'à proximité de l'autel le chapiteau avait, avant tout, une signification symbolique recherchée par le donneur d'ordre dans le cadre de sa vision théologique, éventuellement déformée par les capacités du sculpteur....
Ces trois animaux seraient-ils en rapport avec la Trinité ? L'animal placé à l'est serait-il un agneau et non pas un porcin ?(→note)Est-ce un animal bicéphale qui se laisse doublement dévorer, symbole de la double immolation du Christ qui s'est offert en sacrifice sur la croix et s'offrant en sacrifice à chaque messe ? Cela selon une expression au cœur des développements théologiques sur le Salut, datant des quelques siècles précédents.
La déformation des queues seait-elle volontaire sachant que le pélican, réputé mourir pour sa progéniture, symbolise le sacrifice suprême alors que l'éléphant représente Dieu dont il possède la puissance et la sagesse ?
Compte-tenu des difficultés de lecture, toute tentative d'interprétation n'est qu'hypothèse.