Face ouest du 1er pilier sud de la nef.
A chaque angle de la corbeille, un orant barbu, la taille ceinte d'une fine ceinture et appuyant sa nuque contre la corde qui court sous le tailloir - qui symbolise le ciel. Le visage de l'orant de gauche a été dégradé, de même que l'angle gauche de l'échine de la corbeille.
Les bras sont dressés dans l'attitude de la prière et les mains empoignent la corde. De même, les membres inférieurs sont relevés - Ils portent de petites nageoires latérales et leur terminaisons bifides en queue de poisson viennent au contact de la corde.
Sur la face principale, la queue du personnage de gauche passe devant celle de gauche, la croisant en "X". L'avant-bras du personnage de gauche est visible, sa main empoignant la corde. Par contre seul le bras du personnage de droite apparaît, l'avant bras et la main étant masqués par les queues entrecroisées.
Sur chaque face latérale, chaque personnage tient de sa main l'extrémité de sa jambe/nageoire caudale, (ce qui est parfaitement apparent du coté gauche).
Il faut noter qu'il ne s'agit en aucun cas de sirènes, à une seule queue, comme on en retrouve au niveau du déambulatoire.
Le tailloir a été refait.
Avant de devenir un thème péjoratif, le poisson (ichtys) a longtemps été un symbole renvoyant directement au Christ, (→note)les lettres du mot ICHTYS forment les initiales de la phrase « Jésus-Christ fils de Dieu Sauveur » puis par analogie il a été utilisé comme symbole de l'église.
De même l'eau était primitivement le symbole de pureté et de renouveau baptismal : (→note)" Nous autres, petits poissons, comme notre Poisson le Christ-Jésus, nous naissons dans l’eau et nous ne sommes sauvés qu’en demeurant dans l’eau ". (Tertullien, De Baptismo 1)
C'est, en ce monde ou dans l'autre, la vision du sage (barbu) qui, par l'effort intérieur fait sur lui-même (il se tient lui même), a acquis la vie spirituelle dans le sein de l'église, donc auprès de Dieu.
On retrouve, ici, un parfait troisième élément pour clore le triplet formé par les chapiteaux
2, 4, et 6 "l'Appel et le souffle de Dieu, la prière et l'ascèse, la récompense au sein des élus de Dieu".
C'est là ce que Hugues de Semur, abbé de Cluny, cherchait à obtenir de chacun par la réforme
spirituelle qu'il enseignait.