NOTRE - DAME   de CHÂTEL - MONTAGNE
Eglise romane du 12e siècle   Allier (03)
  
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Châtel-Montagne, chapiteau 7 :
L'âne

  
chapiteau de l'âne
chapiteau de l'âne
chapiteau de l'âne
plan montrant l’emplacement du chapiteau
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Emplacement

Face est du 1er pilier sud de la nef.

Description

Sa face principale est entièrement occupée par un âne dont la tête, courbée de force, forme l'angle gauche du chapiteau. Il porte sur son dos une besace et essaye d'avancer, la patte arrière gauche levée.
Sur la face gauche du chapiteau un homme s'arque-bute, presque couché sur le dos, retenant l'âne par la queue à laquelle il s'agrippe à deux mains.
Á l'extrémité du retour droit, un homme est partiellement visible, appuyant avec son poing droit sur le front de l'âne pour l'obliger à courber la tête. Cet homme tient sa cheville droite de sa main gauche.

Tentative d'explication

C'est ici, très certainement, le thème christianisé du conte païen de "L'âne d'or" d'Apulée". ( note) la Vierge Marie se voit dotée (mais dans une visée théologique évidemment très différente) d’attributs communs à Venus/Aphrodite, « la Mère aux mille noms », elle-même assimilée à Isis : conçue comme étoile de mer (Isis Pelagia), comme consolatrices des affligés, et dont l’emblème dominant est devenu la rose mystique.

« Le christianisme a repris le thème de la rose pour le dédier à la Vierge Marie,de même qu’il a doté celle-ci des attributs d’Isis (Regina Caeli, Stella Maris, …) »
(Cazenave M., dir., Encyclopédie des symboles, 1996, Librairie Générale Française.)

Ce thème a été souvent repris à l'époque médiévale, démontrant une certaine similitude de conduite et d'interchangeabilité entre l'homme et l'âne. Ce conte païen a donné naissance au conte "Peau d'âne" à travers une suite qui a été reconstituée. ( note) Les évocations de l'âne dans la Bible - fuite en Égypte, entrée à Jérusalem, âne de Buridan - correspondent à une iconographie très différente et totalement différente de la sculpture de Châtel-Montagne.


Dans sa version initiale, païenne du 2e siècle avant J.C., un homme est condamné par la déesse Isis à être changé en âne pour ses fautes. L'animal subira de nombreuses avanies au cours de son existence. Devant son repentir, la déesse lui fera retrouver sa forme humaine.

Sur ce chapiteau l'âne désigne le pécheur qui ne trouve aucun secours tant que, par son travail intérieur (il se tient la cheville) il ne s'est pas obligé à l'humilité, première étape du repentir (il s'oblige à courber la tête). Ce personnage est sur la face droite coté du bien.
Sur le retour de gauche du chapiteau, coté du mal, est-ce le coté "pécheur" du personnage, ou plutôt une représentation générique du mal qui veut empêcher sa progression sur la route du bien?

Voici une autre manière d'illustrer la reconversion indispensable prêchée par l'abbé Hugues.

  

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